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Campagne pour une loi sur l’anaphylaxie dans les écoles

by Marie-Josée Bettez

Approximativement 72 000 élèves québécois sont allergiques à un ou à plusieurs aliments et des dizaines de milliers d’autres sont asthmatiques. Pour tous ces enfants, le temps est venu d’adopter, au Québec, une loi pour encadrer la gestion de l’anaphylaxie et de l’asthme en milieu scolaire.

Lorsque mon fils fréquentait l’école primaire, la routine de la rentrée était toujours la même.

Quelques jours avant le début des classes, mon amoureux et moi sollicitions une rencontre avec la directrice, l’enseignante, la responsable du service de garde, l’éducatrice et l’infirmière scolaire pour discuter des mesures à mettre en place afin d’assurer la sécurité de Christophe et son intégration complète. Tout y passait : la prévention, les récompenses alimentaires, les activités spéciales, l’entreposage des auto-injecteurs, les mesures d’urgence applicables, etc.

Le processus était exigeant mais nécessaire. D’autant plus nécessaire qu’au Québec, il n’y a pas de politique uniforme régissant l’anaphylaxie en milieu scolaire.

Un manque de cohérence

C’est dire que la façon de gérer les allergies des élèves peut varier d’une commission scolaire à l’autre (voire même d’une école à l’autre au sein d’une même commission scolaire). Les infirmières scolaires ont un rôle de premier plan à jouer à cet égard mais, force est de reconnaître qu’en l’absence d’une structure bien établie et contraignante, dans bien des établissements primaires et secondaires, c’est trop souvent aux parents des élèves allergiques qu’il revient de prendre l’initiative d’initier des rencontres avec les intervenants scolaires et de proposer un protocole d’intervention personnalisé. Pour les parents, la tâche est lourde, les risques de dérapages importants. Et puis, surtout, cette façon de faire signifie que les enfants allergiques québécois ne jouissent pas tous de la même protection.

Le personnel scolaire doit, à tout le moins, savoir reconnaître les symptômes d’une réaction allergique ou asthmatique grave et appliquer les mesures d’urgence requises. Le décès de la petite Megann Ayotte Lefort il y a un peu plus d’un an, est un rappel douloureux de ce qui peut se produire lorsque ce n’est pas le cas.

Megann est décédée à son école à la suite d’une réaction allergique (elle était allergique aux produits laitiers) doublée d’une crise d’asthme. En dépit du fait qu’elle éprouvait des difficultés respiratoires manifestes, elle n’a pas reçu en temps opportun l’injection d’adrénaline qui aurait peut-être pu lui sauver la vie. Lorsque le 911 a finalement été contacté (40 à 45 minutes après le début des symptômes), il était déjà trop tard pour la fillette montréalaise de six ans.

La loi de Megann

En novembre dernier, je me suis jointe à une coalition composée de représentants de diverses organisations œuvrant dans le domaine des allergies et de l’asthme. Cette coalition a été formée dans un seul et unique but : faire adopter, au Québec, une loi encadrant la gestion de l’anaphylaxie et de l’asthme en milieu scolaire.

Il faut savoir que, dans ce domaine, le Québec accuse un important (et surprenant) retard. En Ontario, par exemple, une loi exige que tous les conseils scolaires de la province élaborent une politique relative à l’anaphylaxie. D’autres provinces canadiennes et des états américains ont également adopté des politiques en cette matière.

La campagne de lettres que nous avons initiée pour réclamer l’adoption d’une loi semblable à celle de l’Ontario a obtenu un grand succès. Tant et si bien que l’objectif initial de 2500 lettres a été dépassé (notre nouvelle cible : 3500 lettres). Cet indéniable soutien populaire nous aidera à faire pression auprès des ministres concernés.

À vous d’agir!

Avez-vous complété et envoyé votre lettre? Sinon, il est encore temps de le faire et cela ne vous prendra que quelques minutes. Il suffit de vous rendre sur cette page. Je vous invite en outre à inciter les membres de votre famille et vos amis à envoyer leurs propres lettres.

Les cas d’asthme et d’allergies augmentent, année après année, et, à moins que les précautions nécessaires soient prises et appliquées de façon cohérente dans tout le réseau scolaire québécois, les risques que de nouveaux drames se produisent sont très élevés. Il est plus que temps d’agir.

Comptez sur moi pour vous tenir au courant des développements dans cet important dossier!

Marie-Josée

Marie-Josée BettezMarie-Josée Bettez est auteure, entrepreneure et mère d’un adolescent allergique à de multiples aliments. Rédactrice en chef du site dejouerlesallergies.com depuis 2003, elle a publié deux ouvrages sur les allergies alimentaires et donne des ateliers et conférences sur le sujet.

Rédaction : mars 2012

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