Selon une étude récente, seulement 30% des réactions allergiques graves seraient traitées avec l’épinéphrine. La crainte d’utiliser l’auto-injecteur expliquerait en partie cette statistique désolante. Cette peur est-elle fondée? Christophe témoigne.
Par Christophe Bettez-Théroux
Il y a deux ans (j’avais alors 12 ans), j’étais en vacances à la mer, avec ma famille. Au menu du midi : sandwich au thon. Je me régalais d’avance, sans aucune crainte. J’avais déjà mangé une dizaine de fois du thon (qui était le premier poisson à entrer dans ma diète), et je ne craignais plus d’être allergique à cet aliment.
L’absorption du sandwich se passa sans aucun problème. Après le traditionnel : « C’était vraiment délicieux. Merci beaucoup! », je retournai à mon château de sable.
Une boule dans la gorge
Deux petites minutes plus tard, je sentis une boule se former dans ma gorge. Évidemment, l’hypothèse d’une réaction allergique me vint immédiatement à l’esprit. J’attendis quelques instants.
Sentant que la boule devenait de plus en plus grosse, je me précipitai vers mes parents (sans hurler à la fin du monde, parce que cela aurait rendu la situation encore plus pénible qu’elle ne l’était déjà).
– Euh… maman?
– Oui?
– Je crois que je fais une réaction allergique. Je sens une boule dans ma gorge, là, et c’est enflé dans ma bouche.
J’indiquai l’endroit précis, où ma chair se gonflait de seconde en seconde. Toujours pas de problème respiratoire, heureusement!
L’injection
Je pensais bien que j’avais besoin de recevoir une injection d’adrénaline et je l’indiquai à mes parents, malgré la peur et le doute.
Ce n’était pas la première fois qu’on m’administrait l’auto-injecteur d’adrénaline. Cependant, la seule autre fois, j’avais quelque chose comme 1 an… le souvenir n’en était pas très vif. Je craignais un peu. Le stress est bien naturel en pareil cas!
En quelques secondes, l’auto-injecteur jaillissait de son étui, était ouvert avec précaution et, après une grande respiration, appuyé contre ma cuisse.
Clic!
La seringue pénétrait ma peau et libérait son flux d’adrénaline.
Qu’est-ce que je ressentais? De la douleur? Du soulagement? Deuxième option! Je sentis un bien-être profond. L’enflure s’en allait progressivement, sans toutefois s’estomper complètement. À la réaction s’ensuivit une visite à l’hôpital le plus proche, un traitement rapide et un bienfaisant sommeil.
Je n’ai plus peur
Pour ce qui est de l’aiguille, je me dois de rassurer les gens qui la craignent : les prises de sang font trois fois plus mal que ce truc! C’est à peine si je l’ai sentie, tellement l’adrénaline faisait du bien.
Ce jour-là, j’ai appris à quel point l’auto-injecteur ne faisait pas mal. Moi qui le regardais avec crainte… eh bien, plus maintenant!
Âgé de 14 ans, Christophe Bettez-Théroux est allergique à plusieurs aliments… mais n’a jamais laissé ses allergies se mettre en travers de ses rêves. Il a inspiré la rédaction du livre Déjouer les allergies alimentaires (dans lequel on trouve d’ailleurs deux recettes qu’il a lui-même développées).
Rédaction : juillet 2012
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