Cela aura pris 15 ans, d’interminables consultations, une ou deux pétitions mais on y est : le 14 février dernier, Santé Canada a enfin annoncé la mise en place de nouvelles règles pour améliorer l’étiquetage des allergènes alimentaires.
Parmi les mesures annoncées, je retiens particulièrement celles-ci :
- Ajout de la moutarde à la liste des allergènes prioritaires (qui comprenait déjà les noix, l’arachide, la graine de sésame, le blé, l’œuf, les produits laitiers, le soya, les crustacés, les mollusques et le poisson).
- Les allergènes prioritaires et le gluten doivent obligatoirement être déclarés sur l’étiquette des aliments préemballés, qu’ils soient présents dans le produit à titre d’ingrédients ou qu’ils fassent partie des constituants des ingrédients.
- Les fabricants et les importateurs doivent désigner les allergènes prioritaires et le gluten par leur nom courant sur les étiquettes des aliments préemballés. Finies les appellations obscures de type « vitelline » ou « caséine »!
Il est important de noter que les normes améliorées d’étiquetage ne s’appliquent pas immédiatement. Pour donner à l’industrie le temps de s’y conformer, leur entrée en vigueur a, en effet, été fixée au 4 août 2012.
Ces modifications au Règlement sur les aliments et drogues simplifieront certainement la vie des Canadiens aux prises avec des allergies alimentaires. Elles ont cependant leurs limites. En voici trois :
- L’obligation de désigner l’aliment par son nom courant ne s’applique qu’aux allergènes prioritaires. Tant pis pour vous si vous êtes allergique à l’un des 150 aliments qui ne font pas partie de cette liste!
- Les nouvelles mesures ne prévoient rien en ce qui a trait aux risques de contamination. En clair, cela signifie que les mises en garde du type « Peut contenir des traces de… » ne sont toujours pas réglementées.
- Le lobby des brasseurs a obtenu du gouvernement Harper, à la toute dernière minute, que la réglementation ne s’applique pas à la bière (je reviendrai sur le cas particulier de la bière dans un prochain texte).
Bref, il y a encore du chemin à parcourir. Il n’en reste pas moins que cette annonce de Santé Canada est une très, très bonne nouvelle. Pas seulement pour les personnes allergiques d’ailleurs; tous les Canadiens, allergiques ou pas, devraient se réjouir d’être mieux informés sur la composition des produits qu’ils consomment quotidiennement.
Un texte à consulter pour en savoir plus sur cette nouvelle réglementation : Étiquetage amélioré des sources d’allergènes alimentaires et de gluten et des sulfites ajoutés.
Les normes améliorées d’étiquetage des allergènes feront-elles une différence dans votre vie? De quelle façon?
Dernière révision : février 2011
À propos de l’auteure :
Marie-Josée Bettez est avocate, entrepreneure et mère d’un enfant allergique à de multiples aliments. Webmestre du site www.dejouerlesallergies.com depuis 2003 et auteure de deux ouvrages sur les allergies alimentaires, elle donne régulièrement des ateliers et conférences sur le sujet.
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