La plupart des bières, on le sait, contiennent du gluten. Mais saviez-vous qu’elles peuvent également contenir des arachides, des noix, du poisson et des produits laitiers? Non? Je l’ignorais également et pourtant cela fait tout près de 13 ans que je gère des allergies alimentaires!
Les aliments mentionnés plus haut ne sont en fait que quelques-uns des allergènes qui peuvent se retrouver à titre d’ingrédients (on ne parle pas de traces ici) dans cette boisson chère aux Canadiens. Or, les brasseurs de bière n’ont aucune obligation d’indiquer sur l’étiquette de leurs produits la liste des ingrédients les composant. Et les nouvelles règles pour améliorer l’étiquetage des allergènes alimentaires au Canada n’y changeront rien puisque le lobby des brasseurs a obtenu du gouvernement Harper, à la toute dernière minute, que la réglementation ne s’applique pas à la bière.
Le magazine Allergic Living rapporte que la ministre de la Santé, Leona Aglukkaq, a défendu cette exemption accordée aux brasseurs en déclarant que l’objectif de la nouvelle réglementation sur l’étiquetage était de protéger les enfants allergiques. Elle a ajouté sur un ton léger : « Je crois que si votre enfant boit de la bière, vous avez d’autres raisons de vous inquiéter. »
Soupir.
Quelqu’un devrait expliquer à la ministre que les allergies alimentaires touchent également un grand nombre d’adultes. Sans compter que la bière est parfois utilisée comme ingrédient en cuisine. Une de nos recettes de lapin préférée contient de la bière. Mon grand garçon adore ce plat et en a souvent mangé avant que je réalise que la bière pouvait poser problème.
Anaphylaxis Canada a mis en ligne un site pour dénoncer cette situation : What’s in your beer? Vous y trouverez un jeu-questionnaire vous permettant d’évaluer vos connaissances sur la composition de la bière (il est en anglais, malheureusement, mais de toute façon, je vous ai déjà donné la plupart des réponses). Anaphylaxis Canada vous propose également de signer sa pétition en ligne et/ou d’écrire au Premier Ministre à ce sujet. Je vous invite à le faire. L’expérience prouve que les pétitions, cela peut fonctionner.
Et d’ici à ce que les choses changent, vous et moi n’avons d’autre choix que de communiquer avec les fabricants des bières que nous buvons ou dont nous nous servons pour cuisiner pour leur demander des précisions sur la composition de leurs produits.
En tout cas, moi, il n’est pas question que je renonce au lapin à la bière!
Dernière révision : mars 2011
À propos de l’auteure :
Marie-Josée Bettez est auteure, entrepreneure et mère d’un enfant allergique à de multiples aliments. Webmestre du site dejouerlesallergies.com depuis 2003, elle a publié deux ouvrages sur les allergies alimentaires et donne régulièrement des ateliers et conférences sur le sujet.
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